gpascale
Balade chez B.
cette nuit j’ai rêvé de Bukowski
j’ai gravi des marches sales
dans un escalier en colimaçon
j’ai pénétré dans son intimité
Bukowski vivait là !
je n’ai pas pu le rencontrer
ce génie excentrique
mais l’espace d’un instant
j’ai partagé l’univers Bukowski !
tout n’était qu’étrangeté
tout était vieux et délabré
comme il aimait à se montrer
mais quelque part brillait
le cœur de Bukowski…
Tâches de l'encre
à JPK
et si les pas nous séparent
les pensées n'en sont pas moins des chaînes
qui nouent les affinités et accrochent les émotions
et si les jours nous offrent un autre horizon
ils n'en voient pas moins lever le même astre
qui effleure nos sourires et brûle nos nostalgies
et si demain ne ressemble plus au passé
si nos repères s'effacent malgré nous
il reste cette plume pour fabriquer encore longtemps
les traces de l'affection
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Victor
Victor était le nom de mon chien.
il ne courrait pas après les bâtons,
il les regardait d'un œil paresseux.
il souriait du coin de ses babines
lorsqu'un petit prétentieux
tombait sur le côté, avec dans les crocs
un bâton trop lourd pour lui.
Victor n'obéissait pas, n'écoutait pas,
il restait des heures couché au soleil
à soulever un œil fatigué
à faire semblant d'être vivant.
Victor n'aboyait jamais
il observait, compatissant,
ces minuscules compères trop actifs
faisant des étincelles
en rasant les herbes de trop près.
Victor n'aimait rien ni personne
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Désolation
Dieu merci, je n'ai jamais eu
à te regarder dans les yeux
ta face morbide se riant de l'absurde
ton nom frissonne à mes oreilles
et j'imagine d'immenses plaines désolées
chargées de brouillards, de fumées, de silences…
tu titilles les puissants dans leurs faiblesse
tu t'empares de leurs esprits imparfaits
pour te faire adorer, ô puissant remède !
tu jettes les hommes dans ta gueule puissante
et les recraches une fois broyés, sanglants
tu te fais l'amant de la femme
qui pleure son amour perdu
tu recueilles sous tes bras décharnés
l'enfant qui n'a plus de père
tu ricanes de la mort, n'est-ce pas ?
spectacle ô combien excitant à tes yeux
tu envisages de souffler ton haleine sur le monde
qui comptes-tu devenir ?
naguère, on t'appelait guerre…
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Tel un homme
je te hais, je te hais mais je t’aime
tu es homme, froid calculateur
égoïste et sans scrupules,
je voudrais te fuir, je voudrais tant
je voudrais me cacher de toi
me préserver, me sauver.
tu es homme, tu prends, tu reçois
tu donnes au compte-goutte
tu m’aspires, tu me vides de moi
tu fais sortir le meilleur de moi
telle une drogue tu me laisses en attente
tel un homme tu me laisses en ruine
tel un chien tu me dévores peu à peu
tu me fais peur et tu me fascines
sombre robot manipulateur.
tu demandes, tu te sers, tu façonnes
et tu jettes à la poubelle mon cœur
lorsqu’un peu d’affection en déborde
et mes yeux de femme ne voient pas.
tu es homme, forteresse de roc
tes remparts se dressent contre la tempête
nulle faille dans tes murs épais
ton drapeau flotte haut et fier
tes portes sont toutes closes
seule une lucarne semble m’accueillir,
par là s’infiltrent toutes mes offrandes
par là tu suces mon sang goutte à goutte
tu me vides à petit feu
pour me brûler ensuite entre tes bras.
je te hais et pourtant je t’aime
j’aime la passion de nos échanges
la force que tu me donnes pour vouloir
pour m’émouvoir, pour te recevoir.
tu es homme sorcier au pouvoir maléfique
qui m’as envoûtée pour mieux me détruire,
sorcier aux pouvoirs démoniaques
qui d’un seul sourire m’a émue
a fait jaillir du fond de mon âme
la femme, la maîtresse, la mère et l’amie
l’aimante et la révoltée.
tu es homme à la main créatrice
poète et magicien, artiste et enchanteur,
tu as semé en moi une passion nouvelle
pour mieux sucer la moelle de mon esprit
tu es vaudou, magie noire, bâton de sourcier
volcan, glacier et lame de fond,
tu me fais mal et tu me fais naître
et sans cesse je chavire dans l’incertain
mais sans toi je ne suis pas moi.
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Moi aussi j'ai lu, aimé, révé Bukowski. Je me souviens toujours de son passage chez Pivot (un autre de mes héros). Lui de là-haut (comme moi) doit être tes mots.
sylvie